Carte de vulnérabilité des nappes

Notion de vulnérabilité

La vulnérabilité d’une nappe traduit généralement la capacité d’infiltration   à travers le sol et la zone non-saturée de polluants issus de la surface.

Il s’agit d’une vulnérabilité intrinsèque, c’est-à-dire qu’elle dépend du contexte topographique (pente du terrain), pédologique (perméabilité  ), géologique (perméabilité  , épaisseur)…

Si l’on considère deux types de contexte hydrogéologique classique, à savoir une nappe libre   et une nappe captive  , il apparaît évident qu’une nappe captive  , étant recouverte par une formation peu perméable (argiles) sera peu vulnérable en comparaison de la nappe libre  .

Schéma distinctif d’une nappe libre ou captive

NB : le caractère a priori peu vulnérable des nappes captives peut être impacté par la réalisation de forages mal cimentés qui mettent en relation une nappe superficielle, dont l’eau est souvent de moindre qualité, avec une nappe profonde naturellement protégée. La bonne réalisation des forages est donc indispensable (cf. article sur les règles de l’art pour la réalisation de forages) pour la préservation des nappes souterraines.

Par opposition, on peut parler de vulnérabilité spécifique qui représente la vulnérabilité de l’eau souterraine à un polluant particulier ou à un groupe de polluants. Elle prend en compte les propriétés des polluants et leurs relations avec les caractéristiques du milieu naturel. Contrairement à la vulnérabilité intrinsèque, invariable dans le temps à l’échelle humaine, la vulnérabilité spécifique est évolutive.

Cartographie de la vulnérabilité des nappes

Afin d’évaluer la vulnérabilité des nappes en région Lorraine et dans le bassin Rhin-Meuse, plusieurs études ont été menées afin d’établir des cartographies distinguant les zones en fonction de leur classe de vulnérabilité.

Ces cartographies peuvent être utilisées dans le cadre de projets d’aménagement, de dossiers de protection des captages d’eau potable…

Les principales cartographies disponibles résultent des travaux suivants :

  • L’Indice de Développement et de Persistance des Réseaux (IDPR), mis en œuvre à l’échelle nationale par le BRGM, souvent considéré comme une « vulnérabilité simplifiée », qualifie l’aptitude des terrains à laisser infiltrer ou ruisseler les eaux de surface. Il est calculé à partir de la BD CARTHAGE® pour la prise en compte du réseau hydrologique naturel (état et type d’écoulements, nature des axes hydrographiques) et du modèle numérique de terrain pour définir le réseau théorique des écoulements par l’analyse des talwegs. Sur le principe que l’organisation du réseau hydrographique   est dépendante des formations géologiques (lithologie, structure) qui le supportent, la densité de drainage est révélatrice des formations et permet la substitution des données liées à la perméabilité   des sols et du sous-sol. La carte de l’IDPR datée de 2004 a été révisée en 2017. La cartographie IDPR est accessible sur l’espace cartographique du SIGES Rhin-Meuse.
  • Carte de vulnérabilité intrinsèque simplifiée des eaux souterraines   du bassin Rhin-Meuse et de la région Lorraine. Il s’agit d’une cartographie de la vulnérabilité intrinsèque à l’échelle du bassin Rhin-Meuse et étendue au territoire complet de la région Lorraine à la demande de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. Ce travail a été mené par la combinaison de deux critères qui sont l’IDPR et l’épaisseur de la zone non saturée   (ZNS). Le détail de l’étude est présenté dans le rapport BRGM/RP-56539-FR. La carte de vulnérabilité intrinsèque du bassin Rhin-Meuse et de la région Lorraine est accessible sur l’espace cartographique du SIGES Rhin-Meuse.
Carte de vulnérabilité intrinsèque simplifiée des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse et de la région Lorraine (Mardhel V., 2010, BRGM/RP-56539-FR)

Bibliographie

Allier.D., Brugeron.A., Mardhel.V. (2018) - Cartographie préliminaire de l’épaisseur moyenne de la zone non saturée  , à l’échelle du 1/100 000 ème sur la France Métropolitaine. Rapport BRGM/RP-68354-FR.

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