Changement climatique

La communauté scientifique s’accorde sur l’existence d’un changement climatique en cours à l’échelle du globe. Il est envisagé dans les régions tempérées européennes, dont la France, une augmentation globale des températures, et des précipitations ayant une plus grande variabilité en fonction des saisons et de la localisation.

Vis-à-vis des nappes, quelles sont les conséquences de ces modifications du climat ?

A découvrir dans cet article :

  1. Qu’est-ce que le changement climatique ?
  2. Quelle influence sur les eaux souterraines à l’échelle nationale ?
  3. Etat des connaissances à l’échelle du bassin Rhin-Meuse

1. Qu’est-ce que le changement climatique ?

Vous avez dit « changement climatique » ?

© AERM (https://www.eau-rhin-meuse.fr/actualites/changement-climatique)

Le terme « changement climatique » fait référence à tout changement dans le temps, qu’il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines (définition du GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat). Il correspond à une modification durable, de la décennie au million d’années, du climat global de la terre ou de ses divers climats régionaux.

Rapport d’évaluation du GIEC

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Créé en 1988, l’objectif du GIEC est de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.
Le sixième rapport d’évaluation (AR6), dont les travaux de rédaction ont commencé en 2016 et se sont achevés en 2023, comprend :

Un résumé à l’attention des décideurs est disponible en français pour le Volume 1 : les bases de la science physique. Il comprend 4 parties :

  • Etat actuel du climat,
  • Futurs climatiques possibles,
  • Informations climatiques pour l’évaluation des risques et l’adaptation régionale,
  • Limiter le changement climatique à venir.

En ce qui concerne l’état actuel du climat (les paragraphes suivants sont repris directement du document en français) :

  • il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. Des changements généralisés et rapides se sont produits dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère. La température moyenne de surface de la Terre a augmenté de 1,09°C pendant la période 2011-2020 par rapport à la période 1850-1900. Chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que toutes les décennies précédentes depuis 1850,
  • l’ampleur des changements récents dans l’ensemble du système climatique, et l’état actuel de nombreux aspects du système climatique, sont sans précédent depuis plusieurs siècles à plusieurs milliers d’années,
  • le changement climatique d’origine humaine affecte déjà de nombreux extrêmes météorologiques et climatiques dans toutes les régions du monde. Les preuves des changements observés dans les extrêmes tels que les vagues de chaleur, les précipitations extrêmes, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et notamment de leur attribution à l’influence humaine, se sont accumulées depuis l’AR5,
  • l’amélioration de la compréhension des processus climatiques, des éléments probants paléoclimatiques, et de la réponse du système climatique au forçage radiatif croissant conduit à une meilleure estimation de la sensibilité climatique à l’équilibre établie à 3 °C, avec une fourchette plus étroite que dans l’AR5.
Source : Volume 1 - les bases de la science physique

En ce qui concerne les futurs climats possibles, on peut évoquer en particulier :

  • Un réchauffement planétaire de 1,5 °C et 2 °C sera dépassé au cours du 21e siècle, sauf si des réductions importantes des émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre ont lieu au cours des prochaines décennies,
  • Il existe une relation directe entre l’amplification de nombreux changements au sein du système climatique et du cycle de l’eau (l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes : chauds, précipitations, etc.) et l’augmentation du réchauffement planétaire.

DRIAS : les futurs du climat

Les travaux menés par le GIEC sont entrepris à l’échelle mondiale.
Des déclinaisons à l’échelle du territoire de la France des futurs climats du GIEC sont réalisées dans les laboratoires français de modélisation du climat (Institut Pierre Simon Laplace - IPSL, CERFACS et CNRM). Ces travaux nationaux sont mis à disposition au travers du portail DRIAS, les futurs du climat, piloté par MétéoFrance (DRIAS : Donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l’Impact et l’Adaptation de nos Sociétés et environnement).

Quelle influence sur les eaux souterraines   à l’échelle nationale ?

Sur la base des données de DRIAS, les futurs du climat, des travaux peuvent être menés sur des projections hydrologiques des eaux de surface et souterraine.
Un premier travail a été réalisé sur la base des projections du cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5) : EXPLORE 2070. Ce travail nécessite une révision suite aux résultats du sixième rapport d’évaluation. Le projet EXPLORE 2 a donc été développé, dont les travaux sont actuellement en cours. Les résultats d’EXPLORE 2 sont mis à disposition sur le portail DRIAS, les futurs de l’eau.

Le projet Explore 2070

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Le projet Explore 2070 (Elaboration et évaluation des stratégies d’adaptation au changement climatique en France face à l’évolution des hydrosystèmes et des milieux côtiers à l’horizon 2050-2070), s’est déroulé de juin 2010 à octobre 2012, et a eu pour objectif :

  • d’évaluer les impacts du changement climatique sur les milieux aquatiques et la ressource en eau à l’échéance 2070, pour anticiper les principaux défis à relever et hiérarchiser les risques,
  • d’élaborer et d’évaluer des stratégies d’adaptation dans le domaine de l’eau en déterminant les mesures d’adaptation les plus appropriées tout en minimisant les risques.

Les travaux issus de ce projet sont destinés à intégrer les contributions françaises au 5e rapport du GIEC.

En ce qui concerne les eaux souterraines  , les résultats du projet EXPLORE 2070 à l’échelle de la France montrent que la recharge   devrait diminuer sensiblement à l’horizon 2070, de manière générale, de -10 à -30 % selon les scénarios optimistes, de -20 à -55 % d’après les scénarios pessimistes. Cette diminution entraînerait une baisse du même ordre de grandeur des débits d’étiage (débit annuel le plus bas atteint par un cours d’eau, en un point donné). Les nappes libres et les nappes des plateaux seront plus sensibles à la diminution de la recharge  . Les nappes profondes et captives, sans relation avec un cours d’eau, seront nettement moins impactées, au moins dans un premier temps, grâce à leur inertie.

Les résultats complets sont consultables dans le rapport BRGM/RP-61483-FR, et une synthèse est présentée sur le site du BRGM.

Le projet Explore 2

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Le projet Explore2, porté par INRAE et l’Office International de l’eau (OiEau), s’inscrit dans la suite de l’étude Explore 2070 (2010-2012). Ce nouveau projet a officiellement été lancé en juillet 2021.

Co-financé par les partenaires du projet, le Ministère de la transition écologique (MTE) et l’Office français de la biodiversité (OFB), le projet Explore2 a pour objectif, d’ici 2024, d’actualiser les connaissances sur l’impact du changement climatique sur l’hydrologie à partir des dernières publications du GIEC, mais aussi d’accompagner les acteurs des territoires dans la compréhension et l’utilisation de ces résultats pour adapter leurs stratégies de gestion de la ressource en eau.

Etat des connaissances à l’échelle du bassin Rhin-Meuse

©Pixabay

En complément des projets nationaux, les territoires souhaitent avoir une meilleure compréhension des futurs possibles quant à leurs ressources en eau souterraine, ce qui permet d’avoir un support pour définir les stratégies d’adaptation territoriales.

Sur le bassin Rhin-Meuse, plusieurs études ont été mises en œuvre, ou sont en cours :

Les travaux de recherche sont à poursuivre et à décliner au niveau local, pour tenir compte des particularités du territoire et des enjeux propres associés.

Bibliographie :

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